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La Sabam et la CISAC – Confédération internationale des sociétés d’auteurs et de compositeurs – appellent à la transparence et à une rémunération équitable à l’ère de l’intelligence artificielle.
Bruxelles, le 6 novembre 2025 – Pour la première fois, les revenus mondiaux issus des droits d’auteur numériques dépassent les 5 milliards d’euros. C’est ce que révèle le Global Collections Report de la CISAC, la confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs. Dans le même temps, l’essor de l’intelligence artificielle soulève des défis inédits pour le secteur créatif : respect de la création humaine, transparence et juste rémunération.
La consommation numérique, moteur de la croissance
En 2024, les revenus mondiaux issus des droits d’auteur ont atteint 13,97 milliards d’euros, soit une hausse de 6,6 % par rapport à l’année précédente. Fait marquant : les revenus liés à la consommation numérique d’œuvres créatives – comme le streaming musical et les plateformes de vidéo à la demande – ont progressé de 11,2 %, atteignant 5 milliards d’euros. Pour la première fois, ils représentent plus d’un tiers des revenus mondiaux.
La Sabam, pionnière en matière de musique en ligne
Les sociétés d’auteurs doivent adapter leur fonctionnement à cette nouvelle réalité. Grâce à une coopération internationale renforcée, la Sabam soutient la croissance des revenus numériques de ses membres tout en maîtrisant les coûts. Avec une commission de gestion de seulement 8 % – la plus basse au monde –, elle assure le suivi de l’utilisation de leur musique sur plus de 205 plateformes. Ainsi, chaque écoute compte, où qu’elle ait lieu.
« Notre ambition est de garantir aux auteurs-compositeurs et éditeurs la rémunération la plus élevée possible pour l’utilisation de leurs créations sur les plateformes en ligne, partout dans le monde. »
Steven Desloovere, Head of Music à la Sabam
Défendre et valoriser les intérêts des créateurs
La Sabam œuvre pour une rémunération juste et durable des créateur·rice·s dans toutes les disciplines artistiques. La société d’auteurs observe une forte hausse des droits d’auteur pour les réalisateurs, scénaristes, auteurs littéraires et artistes visuels. Leurs œuvres gagnent sans cesse en visibilité sur une multitude de plateformes et de canaux, en ligne comme hors ligne.
« Nos membres méritent une reconnaissance à la hauteur de leur impact. C’est pourquoi nous suivons de près les évolutions du paysage culturel et concluons des accords solides et tournés vers l’avenir avec les utilisateurs et diffuseurs de leurs œuvres. »
Séverine Marijsse, Head of Word & Image à la Sabam
Cette approche porte ses fruits : la Sabam a gagné cinq places l’an dernier dans le classement mondial des droits d’auteur pour les réalisateurs et scénaristes d’œuvres audiovisuelles, intégrant ainsi le top 5.
Une innovation bâtie sur le vol
Si la transition numérique représente une formidable opportunité, la montée en puissance de l’IA générative marque aussi un tournant majeur pour le monde créatif. Cette technologie peut offrir des outils efficaces pour une répartition rapide et fiable des droits d’auteur. Mais son utilisation soulève des questions cruciales sur la propriété intellectuelle, la transparence et la juste rémunération des créateurs.
Les entreprises d’IA s’appuient indéniablement sur des créations humaines pour entraîner leurs systèmes et produire des œuvres synthétiques. Utiliser des œuvres protégées sans autorisation, sans transparence sur les données utilisées et sans aucune rémunération revient à du vol et sape la valeur même de la création humaine.
Selon les chiffres de la CISAC, sans changement de cap, les musiciens risquent de perdre jusqu’à 24 % de leurs revenus d’ici 2028, et les réalisateurs et scénaristes jusqu’à 21 %. D’après les calculs de la Sabam, les auteurs belges pourraient ainsi perdre jusqu’à 14 millions d’euros par an d’ici 2030.
Pour un avenir numérique éthique
Face à ces enjeux, la CISAC et ses membres – dont la Sabam – appellent à un usage responsable de l’intelligence artificielle dans le secteur créatif, reposant sur trois principes essentiels :
- une transparence totale sur les données utilisées par les entreprises pour entraîner leurs systèmes ;
- des licences obligatoires pour les plateformes d’intelligence artificielle ;
- et une juste rémunération pour chaque créateur et créatrice.
Le secteur défend ainsi une vision d’un avenir numérique éthique où le progrès technologique avance main dans la main avec la création humaine.
La Sabam invite ainsi les pouvoirs publics, les plateformes, les éditeurs et les développeurs d’IA à élaborer des cadres pratiques permettant à l’IA de se développer avec les créateurs, et non à leurs dépens.
« Pour la Sabam, il est inacceptable que des entreprises d’IA commercialisent en Belgique des outils ou produits entraînés à partir des œuvres de nos membres sans leur autorisation. Il s’agit d’un véritable vol qui porte atteinte à notre secteur créatif et une menace pour le talent local. Nous suivons de près les actions en justice engagées en Allemagne et au Danemark et n’hésiterons pas à réagir de manière appropriée. »
Steven De Keyser, CEO de la Sabam
Procédures judiciaires en cours des sociétés d’auteurs contre des entreprises d’IA :
- Allemagne : GEMA vs OpenAI
- Allemagne : GEMA vs Suno AI
- Danemark : KODA vs Suno AI
Consultez ici le Global Collections Report 2025.
À propos de la CISAC
La Confédération internationale des sociétés d’auteurs et de compositeurs (CISAC) fédère un réseau mondial de 228 sociétés de gestion actives dans 111 pays et régions. Ensemble, elles représentent plus de cinq millions de créateur·rice·s dans cinq domaines : musique, audiovisuel, arts visuels, littérature et arts de la scène.
La CISAC œuvre à la protection des droits des créateur·rice·s et au renforcement du droit d’auteur à l’échelle mondiale. Elle élabore des standards professionnels et techniques, milite pour des cadres législatifs équitables et accompagne ses membres dans la mise en place d’une gestion transparente et efficace des droits dans une économie créative en mutation rapide.